Les associations d’alumni des Ecoles des Mines, de Ponts ParisTech, de l’ESTP Paris, de l’ENTPE et des ESITC, en partenariat avec Batiactu, ont organisé le 22 mars dernier une conférence sur « les métiers de la construction ont besoin de données produits interopérables »

C’était l’occasion pour tous les acteurs présents de la filière du BTP de s’exprimer sur cette étape fondatrice de la Transition Numérique du Bâtiment.

En introduction, Justine BONENFANT, Directrice de projet au CSTB et chef de projet PPBIM au Plan de Transition Numérique du Bâtiment a rappelé les 3 axes du PTNB : Sensibilisation de tous les acteurs, accompagnement, mise en place d’un écosystème numérique de confiance. Dans ce cadre il a été rappelé le soutien aux démarches de normalisation et l’expérimentation de la norme PPBIM. La 1ère étape de normalisation PPBIM consistera à s’accorder sur des propriétés utilisables par tous.

Michel DROIN, gérant de l’entreprise de travaux BATISOL et Président du GT BIM de la FFB, (Fédération Française du Bâtiment) insiste sur l’urgence de s’impliquer dans le BIM pour faire avancer la filière en n’écartant aucun acteur. La qualité de la construction passe par la mise en œuvre du BIM dans la filière. Le BIM permettra la modernisation du secteur de la construction et attirera ainsi les jeunes générations à venir exercer dans le bâtiment. Le BIM pour tous est une nécessité, il impose l’usage de formats ouverts. Cela mettra du temps mais c’est inéluctable.

Didier BALAGUER, PDG de datBIM SA et membre du GT BIM (FFB), Administrateur du Syndicat National de l’Isolation (SNI) a insisté sur l’importance de voir émerger un format d’échange pour faciliter le dialogue autour du vocabulaire et des propriétés de PPBIM.
Améliorer la collaboration entre tous les acteurs nécessite d’échanger les données du projet (IFC-ISO) et d’accéder facilement aux données des catalogues (Open dthX-CN afnor PPBIM/GE2). Le coût de collecte et de saisie d’information dans les logiciels pour constituer une maquette utile à tous les acteurs sera divisé d’un facteur >1000 grâce à la fluidité des échanges entre catalogues, bibliothèques et logiciels métier.
Pour se comprendre il est essentiel d’avoir les bons mots et la bonne syntaxe pour constituer une phrase.
Les démarches en cours pour la réalisation d’un dictionnaire PPBIM et en parallèle, la normalisation d’un format d’échange, constituent les bases pour communiquer efficacement.

Franz NAMIACH, Directeur de la Construction, France Habitation et OGIF exprime sa position très forte en faveur du BIM pour arrêter de travailler en silo, une hérésie selon lui. Au-delà maquette géométrique BIM, ce sont les données dont nous avons besoin : récupérer ces données facilement pour les mettre dans nos logiciels et éviter les 10 à 15 ressaisies !
Pour cela il faut faciliter les échanges de données par l’usage d’un langage commun. Le gain de temps sera visible mais à long terme, quand les process seront assimilés par tous.

Alain GOUJON, Directeur de la Production et de la Maîtrise des Coûts, co-sponsor BIM, groupe NEXITY, quant à lui, présente la démarche Nexity. Réfléchit depuis 2015, la démarche est effective depuis cette année grâce au partenariat avec datBIM. Les enjeux de coût sont importants, mais ne pas oublier la qualité des bâtis. Ce sont des valeurs ajoutées sur de vrais sujets : éviter les tâches répétitives et tirer les équipes vers le haut.

Christophe MOREAU, Directeur Projet Modernisation Métiers à Bouygues Construction. L’enjeu est de respecter les exigences de la conception et pour cela il faut comprendre les besoins des MOA tout en restant vigilant sur le budget et trouver les produits qui répondent aux exigences du projet. D’où la nécessité de pouvoir interroger les bases de données produits fournisseurs grâce aux propriétés produits et non pas forcément la 3D. Il n’est pas nécessaire que l’architecte mette dans sa maquette directement des produits fournisseurs mais des exigences clairement définies. Une fois le fournisseur choisi, là on est capable de renseigner toutes les propriétés de l’objet pour préparer le DOE numérique de l’ouvrage.

David BEFFROY, Direction achat Groupe chez Eiffage Construction, rejoint la démarche qui consiste à mettre en place des protocoles standards d’échanges de données (cf Open dthX). Il faut favoriser un format commun d’échange entre les majors comme Bouygues, Vinci, Eiffage… et l’ensemble des acteurs de la filière Construction.

Philippe ROBART, Directeur Ingénierie Avancée chez Vinci Construction France pense que l’évolution se fera par le passage d’un mode de travail DOCUMENT à un mode de travail OBJET avec le besoin d’établir une chaîne d’information fiable. Les règles de travail doivent se diffuser sur le terrain. Il est nécessaire d’avoir des données produits interopérables pour obtenir une meilleure qualité des ouvrages, un gain de coût, une rentabilité et le développement de la créativité.
Il faut que l’ensemble des acteurs de catalogues aujourd’hui soient embarqués dans la norme, dans un système ouvert, adapté à l’écosystème diffus du bâtiment en France. Les assureurs doivent réfléchir à une nouvelle façon d’assurer la construction en fonction de la fiabilité.

Christian HERRERIA, Président Commission Marché Bâtiment, Fédération de l’Industrie du Béton (FIB). Le projet ABV (Atelier BIM virtuel du PTNB) a montré que pour l’interopérabilité, l’important c’est la data. Il faudra le bon objet au bon endroit au bon moment. Selon les besoins et usages : on s’aperçoit que le travail est difficile et que la 3D est utile à l’exécution, pas avant. Le MOA : c’est lui qui donne le tempo, ils veulent quoi pour faire quoi ? il faut la juste information, la juste définition.

Pascal BONAUD, Directeur de Projets Innovation, CTICM, lui met en avant que les objets doivent s’enrichir du début à la fin du cycle de conception, fruit du travail collaboratif en veillant à ne pas trop alourdir la maquette pour qu’elle reste facilement utilisable.

Patrick MAILLARD, Président GT BIM Comité Stratégique de la Filière Bois pense qu’il faut que le BIM soit accessible à tous et que l’on doit continuer de construire à la française. Nous devons nous adapter tout en gardant notre créativité et nos compétences artisanale.

Frédéric GRAND, PPBIM & Product room international à Mediaconstruct. Pour lui le format d’échange doit être normalisé. Les catalogues doivent être connectés au dictionnaire et chaque industriel doit connaître les cases qu’il doit remplir et à quoi elles correspondent. Pour cela les outils BIM doivent être capables de se connecter.

Un grand merci à tous pour avoir participé de bon cœur à la réussite de cet évènement mais surtout Merci à Bernard SOULEZ pour avoir eu cette initiative qui fut un grand succès.
Nous espérons sincèrement renouveler ce projet en 2018…

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