Selon le PTNB qui s’appuie sur une synthèse réalisée par le cabinet Nomadéis, l’expérimentation menée suite à l’appel à projets de 2017 apporte de précieux enseignements pour l’avenir :

– Les plateformes numériques qui supporteront le carnet numérique devront être des outils simples d’utilisation, évolutifs, flexibles. Il faudra donner à l’usager l’envie de les utiliser au quotidien et l’aider à se les approprier afin qu’il ne se limite pas seulement à la consultation du service.
– Le carnet doit offrir une réelle valeur ajoutée dépassant la simple exigence réglementaire grâce à des connexions à des bases de données et des outils existants, et à des fonctionnalités correspondant aux besoins des utilisateurs
– La gestion des carnets passe par une bonne organisation des rubriques et la mise en œuvre de formats standards garantissant l’interopérabilité.

Si l’initialisation du carnet est relativement simple pour le neuf, elle est plus complexe pour le bâti existant du fait de la multiplicité des ressources à mobiliser.

Les particuliers étant méfiants quant au partage de leurs données personnelles, la confidentialité des données représente un enjeu vital. Les opérateurs devront prendre en compte le nouveau règlement européen sur la protection des données. Il faudra distinguer données techniques et privées, les premières devant pouvoir être transmises et non les secondes. L’expérimentation a permis de définir différents niveaux de confidentialité en fonction des profils. L’utilisateur a des droits de création, modification et consultation des données alors que l’intervenant professionnel peut uniquement les consulter.
L’expérimentation suggère la création d’un « guide des données personnelles » encadrant la manière dont les opérateurs accéderont aux carnets et précisant la nature des données ne pouvant être partagées.

La pérennité du carnet numérique est en grande partie conditionnée par l’équilibre de son modèle économique qui doit permettre d’amortir les coûts fixes susceptibles d’augmenter en fonction des besoins d’hébergement et de sécurisation et aussi d’absorber les coûts variables (de 2 à 12 € par carnet et par an en fonction des solutions) qui représenteront plus de 80% du coût global à long terme.

S’agissant du financement, on peut envisager plusieurs pistes : l’abonnement à partir d’un euro par mois, la licence (paiement unique de la mise à disposition du carnet) et le freemium qui consiste à proposer un service de base gratuit et des fonctionnalités complémentaires payantes. Ces frais pourraient être payés par le propriétaire, les promoteurs / constructeurs dans le neuf, l’Etat étant, lui aussi, susceptible de participer afin de favoriser la dynamique.

Les lauréats attendent désormais avec impatience la publication du décret d’application qui conditionnera le déploiement du carnet et sa généralisation.

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