Les conclusions de l’étude Ifpeb sur le BIM utilisé au stade de l’exploitation d’un bâtiment (GEM) sont sans appel : il faut anticiper et accorder une importance toute particulière à la qualité de la donnée.

Quelles sont alors les spécificités du BIM GEM utilisé pour la Gestion, l’Exploitation et la Maintenance d’un bâtiment ? Quelles sont les attentes des acteurs concernés (occupants, gestionnaires de parcs, maîtres d’ouvrages) ? Quels avantages peut-on en attendre en termes d’usage ? au niveau environnemental et énergétique ? Comment passe-t-on d’un BIM à l’autre ?

Telles sont les questions auxquelles se sont intéressés l’Institut français pour la performance du bâtiment (Ifpeb) et ses partenaires (Covivio, Eiffage, Setec Bâtiment) dans le cadre d’un appel à projets lancé par le PTNB. Au-delà de son utilisation lors de la conception d’un projet et la construction d’un bâtiment, le BIM est en effet un précieux moyen d’optimiser son exploitation sur une période de plusieurs dizaines d’années. Mais les maîtres d’ouvrages ont encore du mal à formaliser leurs attentes en fin d’exécution et ne savent pas exactement comment transformer de l’information de conception en information utile à l’exploitation.

Les conclusions de l’étude Ifpeb sont sans appel : le BIM GEM peut générer des gains importants mais le maître d’ouvrage doit impérativement anticiper et accorder une importance toute particulière à la qualité de la donnée. Anticiper signifie qu’il doit, dès le début d’un projet, définir les fonctionnalités de la BIM-GEM depuis la phase conception jusque dans sa mise en œuvre, en précisant les coordinations des acteurs concernés, et résoudre la question de la charnière entre le BIM conception et la maquette numérique.

La gestion bâtimentaire (financière, technique, quotidienne in situ) relevant d’un certain nombre de systèmes d’information pas nécessairement « interopérés » il ne faut pas imaginer le BIM GEM comme un « outil unique » mais comme un « connecteur » entre logiciels métiers dans sa version minimaliste, « conteneur » et logiciel de traitement dans une version plus étendue où d’autres fonctions lui sont confiées.

La qualité de la donnée conditionne la performance

Le BIM-GEM étant un système d’information contenant de l’information issue de la conception du bâtiment qui interagit avec différents systèmes existants (GMAO, GTB, Gestion, etc.), il doit se concevoir comme une base d’applications, offrant des services multiples, qui évolue le long de la vie de l’actif afin de permettre les évolutions que le temps rend inéluctable comme le changement de GMAO, de GTB, d’application de gestion.
Dans ce contexte l’efficacité de la solution dépend directement de la qualité de la donnée définie sous le contrôle du BIM Manager, de sa réactualisation permanente, de la bonne interconnexion des informations de conception et des logiciels métier.

Hormis le cas du bâtiment conçu d’origine en BIM la mise en place du BIM GEM implique un coût qui varie de 2 à 10 €/m² selon le niveau de qualité de la donnée. L’intégration dans le BIM-GEM, avec importation de la maquette et adaptation à la solution logicielle choisie, varie de 1 à 2,5 €/m² si la surface du bâtiment est inférieure à 10.000 m², voire de 0,25 à 1 €/m² si la surface est supérieure sachant qu’il faut parfois ajouter un coût d’interfaçage entre le BIM et la gestion de maintenance assistée par ordinateur (GMAO) qui peut varier de 1,5 à 2,5 €/m².

En s’inspirant du projet effectué sur l’opération Campus Eiffage les experts ont compris ce qui a manqué dans la transmission de l’information à l’exploitant et repérer les dysfonctionnements. Cela leur a permis de définir le cahier des charges d’une solution pertinente susceptible d’être mise en place des contrats de maintenance.

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