Le secteur du bâtiment dispose de tous les atouts pour bien gérer les projets, mais il ne les exploite pas suffisamment faute d’appliquer une bonne méthodologie. Résultat : les projets dérivent lentement sans qu’on sache vraiment pourquoi et, à la fin, il faut payer les pots cassés ! Selon Nicolas Lefort, spécialisé dans le management de projet en milieu industriel, les projets constructifs consistent encore trop souvent « à foncer tête baissée dans la brousse sans savoir où l’on va ».

Les acteurs de la filière n’ont pas toujours conscience qu’à travers la base de données associée à la maquette numérique, ils disposent d’un précieux outil leur permettant d’organiser un projet de façon méthodique et à l’avance et qu’ils devraient plus souvent s’inspirer des démarches utilisées par les industriels de l’aéronautique, de l’automobile et du ferroviaire. Le « cycle en V » est un de ces grands principes : « au lieu de foncer dès le stade de la conception, on se réunit autour d’une table et on réfléchit afin de formaliser avec précision les besoins ».
Dans le cadre virtuel offert par le numérique on étudie ensemble un scénario précis. « On construit avant de construire » mais avec méthode : qu’attendons-nous exactement du projet ? Le modèle informatisé servira-t-il aussi en phase d’exploitation/maintenance ? De quelles données avons-nous besoin en termes de systèmes et produits ? Qui fournit quelles données et avec quel niveau de qualité ? Comment les partageons-nous ? Comment contrôlons-nous les éventuelles dérives en termes de coût et de délais ?

Un autre grand principe du « cycle en V » – qui est totalement compatible avec la loi MOP – réside dans la rigueur méthodologique : tant que nous n’avons pas formellement validé une étape, nous ne passons pas à la suivante. Une bonne façon de ne pas dériver sans le savoir et d’éviter les problèmes en fin de chantier.

En milieu industriel les acteurs d’un projet accordent une grande attention à la problématique du GIGO (Garbage In, Garbage Out) : si nous entrons des données de mauvaise qualité dans un modèle informatisé, il ne peut en ressortir qu’un résultat de mauvaise qualité. Dans ce contexte, et afin de fiabiliser au maximum le modèle, les industriels veillent à y introduire des données de qualité. Dans un premier temps cette approche prend plus de temps et coûte plus d’argent mais, finalement, elle permet d’éviter des dérives à l’origine de nombreuses déconvenues en fin de chantier et d’économiser beaucoup d’argent.

Comme on le constate, les solutions datBIM sont totalement en phase avec cette approche rationnelle puisqu’elles permettent d’introduire automatiquement des données de qualité dans le BIM puis d’enrichir les objets au fur et à mesure de l’avancement du projet, tout en prenant en compte des exigences d’interopérabilité contenus/ logiciels métier. Elles évitent d’avoir à substituer un objet par un autre et de « rompre » le processus constructif. Elles constituent un moyen de capitaliser en matière de qualité des données et facilitent ainsi la contribution de tous les acteurs. C’est la possibilité pour eux de livrer au maître d’ouvrage, en fin de chantier, un DOE numérique conforme à ses spécifications et bien adapté à l’exploitation du bâtiment qui représente au niveau économique, faut-il le rappeler, 70 à 80 % de son coût global.

Avec l’aimable contribution de Nicolas Lefort, expert en ingénierie système.

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