Avec plus de 4 000 visiteurs professionnels, une centaine de stands d’exposants et près de 200 ateliers, tables-rondes, conférences, etc. le salon Digital Change organisé fin janvier à Nantes se positionne désormais comme un événement de référence en matière de transformation numérique des entreprises. Cette troisième édition organisée par API, ADN Ouest et les CCI a confirmé la montée en puissance du BIM dans la filière Construction tant au stade de la conception/réalisation que de la GEM (Gestion Exploitation Maintenance).

« La demande en digitalisation du patrimoine immobilier était encore rare en 2016, explique Mathieu Rigaud de Vinci Facilities, mais nous recevons désormais de 10 à 15 demandes par semaine ». La démarche menée par Nantes Métropole Habitat est représentative des progrès possibles dans l’univers de l’habitat social. L’Office qui gère 43 000 locataires mise depuis 6 ans sur le BIM pour gérer son patrimoine immobilier de 25 000 logements. En s’appuyant sur le format standard d’échange IFC et les logiciels Revit, Tekla ,Solibri il a déjà réalisé une quinzaine d’opérations de restructuration avec le BIM.

Selon Edouard Maison, responsable BIM, la démarche permet de mieux construire . Afin que les données des différents corps d’état soient intégrées à la maquette, les bureaux d’études structures, fluides, thermiques les envoient directement à l’architecte qui fait évoluer la maquette au fur et à mesure du projet. Intervenant sur une maquette unique, les corps de métiers travaillent en simultané au lieu de travailler en séquentiel. L’office estime gagner de 3 à 6 mois sur un chantier tout en réduisant le nombre d’erreurs, en améliorant la qualité finale et en garantissant l’enveloppe du projet. Le but est de produire un DOE numérique exhaustif qui localise bien les composants en vue de pouvoir l’exploiter au niveau de l’Exploitation/Maintenance. L’office qui accompagne les intervenants sur la compréhension de la codification utilisée pour la gestion patrimoniale soutient fortement les travaux en cours dans le domaine des bibliothèques d’objets BIM.

Le salon nantais a aussi été l’occasion de rappeler l’importance vitale de la qualité des données utilisées. Pour disposer d’un BIM GEM efficace il faut disposer d’informations pertinentes à chaque étape de la vie du bâtiment. Pour cela il faut savoir actualiser la maquette issue de la conception/réalisation en l’allégeant des données inutiles à l’exploitation et y ajoutant celles qui sont nécessaires. La démarche présuppose de travailler à partir d’informations structurées et hiérarchisées et implique la convergence des modèles de data du monde de la construction. Si ce n’est pas le cas, on risque de passer beaucoup de temps « à nettoyer la donnée au lieu de lui donner du sens et de la rendre utile ». Il faut être conscient qu’une solution BIM GEM est forcément évolutive et qu’elle suppose une mise à jour permanente des données sous peine de devenir rapidement inutilisable.

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