Témoignage de José CUBA, Architecte chez Atelier Nomades Architectures.

Votre vision de la maquette numérique ?

 

  • De quelle manière, l’accès à une maquette numérique 3D a changé votre approche « métier » ?

Les acteurs de la maîtrise d’œuvre sont dans un environnement de production collective depuis bien longtemps. Malheureusement, les outils n’ont pas toujours été adaptés pour passer d’une production collective vers une production collaborative. Les outils du processus BIM facilitent ce passage. Néanmoins, cela ne se fait pas sans conséquence sur les approches « métiers ». La mise en place du processus BIM a accentué le rôle de pilotage et de coordination du chef de projet.

  • Quels changements ont été nécessaires dans votre cabinet (structures, équipements, formations…) ?

Le premier changement est celui de « l’esprit ». L’Atelier a été depuis sa création dans une démarche prospective dans l’ensemble de nos productions. Cet « esprit » de prospective, notamment dans le numérique, nous a naturellement renvoyé vers le BIM. La mise en place du processus BIM a associé cet esprit de prospective, une logique de collaboration vers l’ensemble des acteurs de l’acte de bâtir. Après ce premier changement, nous avons attaqué des éléments plus logistiques, d’abord celui de la formation, puis celui de l’outillage informatique, logiciels et ordinateurs.

  • Comment exploitez-vous la maquette pour rédiger les CCTP et générer un appel d’offre ?

Pour le moment, nous n’avons pas réussi à réaliser une rédaction semi-automatique du CCTP à partir des maquettes numériques, car très peu des clients demandent ce dispositif. Néanmoins, nous intégrons, dans les différentes maquettes numériques « métiers », des informations nécessaires pour que les ingénieurs économistes réalisent leurs CCTP avec leurs propres outils.

  • Comment faites-vous pour alimenter la maquette avec les données indispensables au DOE numérique et à l’exploitation ?

Selon la spécificité de la demande du client, il y a plusieurs solutions. Aujourd’hui, nous avons deux types de maîtres d’ouvrages. D’abord, ceux qui nous demandent de proposer nous-mêmes (maîtrise d’œuvre) les éléments nécessaires à compléter le DOE Numérique, à travers une mission complémentaire. Dans ce cas, nous recueillons les informations des entreprises par différents moyens et nous intégrons les éléments dans les maquettes numériques du DOE numérique manuellement ou à travers de catalogues numériques BIM. Cette méthode ne convient que lorsque les informations requises par le maître d’ouvrage sont en nombre limité. Puis, ceux qui nous demandent de coordonner l’intégration des informations des maquettes numériques des entreprises de construction. Nous validons les informations, issues des catalogues numériques BIM, fournies par les entreprises dans leurs maquettes numériques.

Projets BIM ?

 

  • Comment se déroulent vos premiers projets BIM ?

Nous sommes très contents de nos projets en BIM. Nous gardons en tête que nos projets sont avant tout des projets de construction de bâtiment, nous sommes architectes. Le processus BIM n’est utile que s’il sert cet objectif prioritaire.

  • datBIM vous a-t-il permis d’être plus efficace sur ces derniers ?

Nous travaillons depuis longtemps avec datBIM. L’intégration des informations directement dans les maquettes numériques « métier » permet un gain de temps considérable, notamment en phase PRO.

  • Comment voyez-vous le développement du BIM en France ?

Nous considérons que le déploiement du BIM en France se réalise de manière relativement rapide, parfois de manière trop rapide. Ce qui provoque que certains de nos confrères et nos maîtres d’ouvrages se retrouvent dans des situations relativement risquées en matière de responsabilité. À notre avis, les avantages concurrentiels qu’apporte le BIM auront raison des détracteurs du BIM.

  • Auriez-vous des exemples de projets sur lesquels vous avez travaillé en BIM ?

Nous intervenons avec différentes casquettes (architecte, BIM coordinateur, BIM manager ou assistant à maîtrise d’ouvrage) sur différents projets. Actuellement nous intervenons, entre autres, sur le Centre Hospitalier d’Ajaccio, le Centre Pénitencier de Lutterbach ou les lycées de la région Pays de la Loire.

Votre avis sur datBIM ?

 

  • En quoi l’usage de datBIM vous aide dans l’exploitation de la maquette ? D’après-vous quels sont les atouts de la plateforme datBIM ? Vis-à-vis de ses concurrents ?

Nous utilisons principalement le plug-in Revit de datBIM. Celui-ci permet d’intégrer des données directement dans nos maquettes numériques « métier », sans qu’il y ait des modifications de la géométrie. Cela nous facilite le travail d’intégration de données. Notons que la plupart de nos maîtres d’ouvrages sont conscients de l’intégration des informations géométriques, mais qu’ils souhaitent avant tout des informations alphanumériques pour l’exploitation du bâtiment. Par rapport à d’autres plateformes, la modalité choisie par datBIM permet de se focaliser sur les demandes de la maîtrise d’ouvrage sans devoir charge des objets et des bibliothèques supplémentaires qui n’ont pas forcément d’intérêt pour tous les projets.

  • Quelles seraient vos remarques pour améliorer le service ?

Comme pour tout catalogue, c’est la taille du catalogue qui nous semble prioritaire. Nos chefs de projet ont besoin de trouver les éléments et notamment les informations à intégrer dans le catalogue pour qu’il y ait vraiment un avantage compétitif. Par ailleurs, peut-être qu’il serait intéressant de permettre la sélection des informations à intégrer dans les différents objets de nos maquettes numériques. Ainsi, nous éviterons une étape supplémentaire de « nettoyage » des informations alphanumériques.

  • Recommanderiez-vous datBIM à un collègue ou un homologue ?

Oui, nous sommes très contents de cette solution !

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